" Passons sur le fait que ce film est une merde. Passons sur
le fait qu’il prétend à un réalisme poignant au sujet de la drogue et de la
dépendance alors qu’il est littéralement truffé d’erreurs grossières,
d’incohérences et de raccourcis scénaristiques boursouflés. Passons sur le
message niais du film comme quoi avec la drogue tu finis immanquablement
dans l’enfer sur terre. Oh, pardon, les dépendances en général. C’est sûr
que tout de suite, c’est bien plus malin et on gagne considérablement en
pertinence. Passons sur l’indifférence agacée que suscitent les différents
personnages, sur le fait que les acteurs sont pour leur grande majorité mauvais,
que les musiques sont envahissantes et d’une médiocrité rare. Rayons de notre
mémoire la performance d’Ellen Burstyn, de loin la seule actrice vraiment bonne
du film, dont le jeu est gâché par le parti pris visuel du film et par la
niaiserie binaire et le manque de rythme des dialogues.
Ne pensons pas, le temps
de quelques phrases, au filtre brun-jaune-vert qui colle à la pellicule tout au
long du film,aux montages utilisés lors de la prise de stupéfiants
et à tous ces effets de style nauséeux qui essayent lamentablement de hisser la
bouse qu’est Requiem for a Dream hors de l’abysse de vacuité, de nullité, de
néant moral dans lequel il est définitivement embourbé. Passons à la trappe ce
long et ennuyeux passage de délire où la mère voit débarquer le personnel de l’émission dans
son salon, en pleine crise de délire à cause de ses amphés, singerie ridicule
des délires foudroyants de Terry Gilliam, ici réduit à un étalage gratuit de
références mal maîtrisées. Essayons d’oublier pour un court instant les sourcils
apocalyptiques et l’opacité des poils pubiens de Jennifer Connelly. Faisons
abstraction des hordes d’adolescentes bovines, menacées de noyade par le sébum
sécrété par la peau de leurs visages, qui érigent Jared Leto en nouvelle icône
du cinéma à la fois jeune, branché, mais poignant et intelligent alors qu’il ne
s’agit que d’un type normal avec des yeux trop grands pour son visage qui
excelle dans les seconds rôles discrets et qui échoue misérablement dans les
premiers rôles pompeux. Asseyons nous, la merde au cul et les grelots
frémissants, sur les visages crispés de terreur et de dégoût des gens qui disent
de ce film qu’il est le meilleur jamais réalisé au monde, le plus beau, le plus
profond, le plus triste et le plus choquant tourné sur l’enfer de la drogue.
Bref, n’écoutons plus tous ces connards qui ont apprécié ce film sans la moindre
raison et sans le moindre discernement et donnons enfin un avis pertinent à son
égard.
À partir de là, une fois que l’on a élagué tout ce qui fait
de Requiem for a Dream un film inacceptable sur le plan de l’intégrité
artistique, il reste trois choses. Arnold, le psy de Jennifer Connelly,
inexpressif au possible et à la calvitie la plus impeccable de l’univers, qui la
baise après s’être auto-stimulé de manière gracieuse, l’humilie, et la fait
vomir répétitivement, comprends-t-on au cours du film, Big Tim, le dealer noir
bienveillant qui carre son zgeg dans la bouche inexpressive de la jeune femme et
finalement Uncle Hank, véritable pionner de la Dirty South Attitude, qui
l’humilie une dernière fois avant la fin en lui imposant un « Ass 2 Ass »
mémorable et en exultant avec une superbe sincérité devant ces deux culs qui
s’entrechoquent, un gourdin en latex noir entre eux. A cette scène de débauche
finale, où une horde d’hommes en costards visiblement très contents d’être là
enjoignent leur pute-junkie d’un soir à jouir avec un entrain qu’on ne consacre
habituellement qu’aux stars du rock pour qu’elles viennent honorer leur rappel,
il ne manquait finalement que des bouteilles de champagnes vidées sur les culs
suants des deux jeunes filles, des billets jettés en masse avec une agressivité
hors du commun sur ces mêmes culs qui font flap-flap à l’unisson, et une
apparition gratuite de Lil’Jon ou de Ludacris, au choix.
Voilà exactement tout ce qu’il y a en retenir. Requiem for
a Dream est un film mémorable pour ses scènes d’humiliations sexuelles à hurler
de rire tant elles évoquent certains clips de Gangsta Rap parmi les plus
outranciers dans le genre « Beeatcheez’n’Champagne » et au final ne devrait
consister qu’en un gigantesque clip d’une demi heure avec ces images passées en
boucle et en BO
tous les tubes les plus nauséeux du G-Rap mainstream ou de Booty Music des cinq
dernières années. Ce serait rendre justice aux personnages de Arnold le psy, de
Big Tim et de Uncle Hank et ça emmerderait à un point inimaginable les fans, qui
nous diraient probablement sur un ton courroucé et méprisant qu’on insulte le
propos du film, son intelligence et qu’on est vraiment trop cons, chez Badass Inc., de réduire sciemment
Requiem for a Dream, ce sublime témoignage des
horreurs des temps modernes, à ses scènes d’hystérie sexuelle orgiaques."